L’étude 2015 de Ressources naturelles Canada sur le secteur canadien de la géomatique

Contexte de l’étude


Titre de l’étude:

Analyse de la conjoncture du secteur canadien de la géomatique et étude sur la valeur

Produit d’information 41f de l’ICDG (Infrastructure canadienne de données géospatiales), programme GéoConnexions. Document produit par Hickling Arthurs Low pour le compte de Ressources naturelles Canada, le 22 mars 2015.

La géomatique au Canada

Ce rapport présente une synthèse des constatations de deux ouvrages majeurs qui, ensemble, constituent l’évaluation la plus complète à ce jour du secteur canadien de la géomatique. Le premier, l’analyse conjoncturelle du secteur canadien de la géomatique, est une évaluation indépendante du secteur, de ses principaux acteurs et du contexte dans lequel il évolue; le deuxième, l’étude sur sa valeur, est une analyse détaillée des avantages économiques et non économiques découlant de l’utilisation de la géomatique et des technologies et services d’observation de la Terre.

L’histoire, l’économie, et l’identité même du Canada sont étroitement liées à sa géographie. Compte tenu de l’immense territoire à gérer et de la richesse de ses ressources, le Canada est un pionnier de l’innovation et de l’utilisation de technologies géospatiales. Au cours de la dernière décennie, notre façon de créer, de gérer et, surtout, d’utiliser l’information basée sur la localisation s’est rapidement et radicalement transformée. 

Des années 1950 au début des années 2000, le Canada a eu l’avantage de pouvoir compter sur un secteur géomatique réactif qui collaborait étroitement avec les gouvernements et le milieu de l’enseignement supérieur. Les progrès technologiques ont été rendus possibles grâce à d’importants investissements gouvernementaux concentrés sur l’utilisation de nouvelles technologies pour réaffirmer la souveraineté du Canada, repousser les frontières du savoir scientifique et générer des gains d’efficacité dans les opérations du gouvernement. 

L’étude sur la géomatique au Canada

C’est dans ce contexte qu’en 2015 Ressources naturelles Canada a commandé cette étude intitulée « Analyse de la conjoncture du secteur canadien de la géomatique et étude sur la valeur ». 

Ressources naturelles Canada souhaite alors présenter une nouvelle perspective de la valeur de l’information géospatiale au Canada. Ce rapport présente une synthèse des constatations de deux ouvrages majeurs qui, ensemble, constituent l’évaluation la plus complète à ce jour du secteur canadien de la géomatique. Le premier, l’analyse conjoncturelle du secteur canadien de la géomatique, est une évaluation indépendante du secteur, de ses principaux acteurs et du contexte dans lequel il évolue; le deuxième, l’étude sur sa valeur, est une analyse détaillée des avantages économiques et non économiques découlant de l’utilisation de la géomatique et des technologies et services d’observation de la Terre. 

Relation entre la chaîne de valeur contemporaine de l’information géospatiale et les segments traditionnels du secteur de la géomatique (Rapport de Ressources naturelles Canada, p.6).

Des études récentes segmentent le secteur de la géomatique en fonction des disciplines traditionnelles comme l’arpentage, la cartographie, la télédétection, le positionnement et le SIG (système d’information géographique). Comme ces divisions sont maintenant brouillées et que de nombreuses entreprises ne se définissent plus en fonction de ces disciplines, nous avons adopté, pour cette étude, une segmentation du secteur fondée sur une chaîne de valeur moderne de l’information géospatiale. 

Contribution de la géomatique

Le secteur de la géomatique a contribué en 2013 à près de 2,3 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du Canada. Les retombées de l’information géospatiale sur les utilisateurs, d’un point de vue économique, apportent une valeur de quelque 21 milliards de dollars au PIB du Canada (1,1%) et génèrent environ 19 000 emplois.

Les données géospatiales ouvertes jouent également un rôle important et, selon cette étude, leur utilisation apporte au PIB du Canada environ 695 millions de dollars supplémentaires (139 millions au Québec considérant la part de 20% de la province au PIB). Le plein potentiel des données ouvertes sera réalisé grâce au regroupement des données géomatiques fondamentales avec d’autres archives de données gouvernementales, comme celles de la santé, de la sécurité civile et du climat.

Le monde de la géomatique et de l’information géospatiale a radicalement transformé le concept millénaire de la « carte géographique ». Avec les masses de données de haute qualité dont nous disposons aujourd’hui, sous formes tabulaire, matricielle, optique, radar et multispectrale, force est de constater les occasions offertes de promouvoir l’innovation scientifique et technologique dans de multiples vecteurs de recherche et, ce faisant, de trouver de nouvelles possibilités ainsi que des solutions à des problèmes sociaux, économiques et environnementaux. 

Par conséquent, notre besoin de comprendre où investir n’a jamais été aussi impérieux; pour savoir comment et pourquoi investir dans cette capacité, une sérieuse réflexion et un choix prudent s’imposent. 

Plusieurs facteurs ont justifié un examen détaillé et ambitieux du secteur de la géomatique, dont des tendances et des événements avec lesquels doivent composer les sociétés modernes en général et le Canada en particulier : 

  • l’information en tant que nouvelle forme de devise mondiale pouvant être échangée instantanément pour créer de la valeur; 
  • l’importance de l’énergie et des matières premières dans les marchés internationaux, et le rôle croissant du savoir et de la gouvernance liés aux ressources; 
  • l’évolution et l’innovation technologiques reliant des satellites à des dispositifs portatifs; 
  • les menaces croissantes pour la santé et la sécurité; 
  • les répercussions du changement sur la planète — ce que nous en savons et ce que nous planifions pour l’avenir. 

Ce rapport démontre que les technologies géospatiales sous leurs formes diverses sont essentielles à l’économie du Canada et au bien-être de ses citoyens. L’information géospatiale éclaire les décisions des entreprises et du gouvernement, leur permettant ainsi de gérer plus efficacement nos ressources naturelles, de veiller à ce que les biens et les personnes puissent se déplacer de manière efficace et sécuritaire et de faciliter la gestion des risques qui menacent les biens et les vies humaines. 

Si les Canadiens veulent s’adapter et capitaliser sur le potentiel économique, environnemental et social des technologies géospatiales que notre pays a contribué à mondialiser, il leur faudra adopter de nouvelles approches, assurer une gouvernance géospatiale et trouver des accommodements avec les gouvernements. Cet objectif nécessitera la collaboration des trois acteurs clés : les entreprises d’information géospatiale, les établissements d’enseignement supérieur et les gouvernements.

Sources et liens